La chevauchée des bannis/Day of the Outlaw (1959
André de Toth
« Tordant le cou de toutes les conventions, De Toth signe quelques-unes des scènes les plus belles et les plus originales du genre : la bagarre à mains nues dans la neige possède la rudesse d’exécution qui fera la renommée de Sam Peckinpah, la scène du bal dans le saloon est un modèle de tension dramatique et enfin l’ultime chevauchée du titre est un magnifique requiem d’un monde voué à la disparition… Avec son ambiance funèbre La Chevauchée des Bannis est donc bien un jalon important dans la complexe évolution du western. Et même, un chef d’œuvre tout court.
Virgile Dumez
En 1958, André De Toth, un spécialiste du western de série chez Warner Bros, tourne en indépendant un western défiant toutes les règles, comptant parmi les plus étranges et les plus mémorables du genre ».
Philippe Garnier
« J’adore La Chevauchée de Bannis, je tiens ce film pour l’un des très grands westerns. Un western qui fut longtemps méconnu, sous-estimé …C’est un western qui renouvelle complétement le genre, de manière révolutionnaire… un western Dreyerien. »
Bertrand Tavernier
De Toth apporta au western comme beaucoup de ses co-originaires d’Europe centrale, le sentiment d’une fatalité implacable … L’admirable Day of the Outlaw est un western glacé et ascétique, noir de boue et blanc de neige, dont le rythme lancinant était rompu par une étrange danse de mort.
Christian Viviani, Le Western, Artefact, 1982
Ce magnifique western est le couronnement de l’œuvre du toujours sous-estimé André de Toth.
Edward Buscombe, The British Film Institute companion to the Western
André de Toth (1912-2002) 45 films
« La vie est une trahison de tous les instants. Et vous savez, parfois on se trahit soi-même. Il faut avoir le courage de la reconnaitre. Il n’y a personne dans ce pays qui n’ait pas commis une saloperie à un moment ou à un autre de sa vie. Alors pourquoi le cacher ? La vérité, l’honnêteté, voilà mon credo. .. Mon ambition a toujours été de photographier la vie telle qu’elle est. Eviter de faire « cinéma » ». Peindre la vie sans fard ».
André de Toth Positif, Janvier 1995
« Par vérité et honnêteté, entendons lucidité et sobriété, il ne voit pas tout en noir, plutôt tout en gris. Les justes ne tiennent guère de place dans son œuvre : les héros y ont rarement les mains propres. En revanche, il nous offre une belle galerie de serpents venimeux et de crapules hautes en couleur. Il fait se succéder parfois jusqu’à satiété leurs ruses et stratagèmes : traquenards, coups fourrés, renversement d’alliances. D’un retournement à l’autre, il décline toutes les variations possibles sur le thème de la trahison… Il savait aussi remettre en question, mine de rien, quelques-uns des mythes américains les plus tenaces, qu’il s’agisse du credo individualiste, de la nature rédemptrice ou de la régénération par la violence. »
Michael Henry Wilson, A la Porte du Paradis, Armand Colin, 2014
Robert Ryan (1909-1973)
« Même en fin de course, rongé par la maladie, le visage creusé, Robert Ryan réussit à être bouleversant, que ce soit en paysan salace ou en vieil anarchiste. Sous le masque un peu conventionnel du baroudeur, il perçait toujours une profonde humanité… Pacifiste convaincu, militant inlassable contre la discrimination raciale et le Maccarthysme, Robert Ryan fut un intellectuel quintessencié, toujours présent dans les salles de théâtre où il échangeait avec les dramaturges les plus connus de son époque …Claude Beylie, critique et historien du cinéma.