Babette, chef cuisinière renommée dans un grand restaurant parisien, le Café anglais, fuit la répression de la Commune de Paris en 1871. Elle trouve refuge au service de deux vieilles filles, dans un petit village luthérien du Jutland au Danemark.
Chaque année, elle achète un billet de loterie. Après quinze ans, elle remporte le gros lot de 10 000 francs et, plutôt que d’améliorer son sort, elle consacre tout son argent pour reconstituer, en une seule soirée et pour douze couverts, le faste de la grande cuisine parisienne.
Ce film de Gabriel Axel, modeste et savoureux, est un film sur le plaisir.
Christian Viviani – Positif n° 317-318 – Juillet août 1987
« Christian Viviani en a vanté les mérites mieux que je ne saurais le faire (Positif N° 317-18) :
« Plaisir de conter… plaisir de filmer… plaisir des acteurs… plaisirs fugitifs… » Je n’ajouterai que : plaisir de la culture. Plaisir de l’intelligence des cultures d’un certain Sud et d’un certain Nord réconciliées…
Comme une poupée gigogne, le film se démultiplie. Comme les sensations gustatives, il ne cesse de se renouveler. Ses merveilles sont inépuisables. Comme l’âme d’un violon, elles vous habitent. Elles vous enrichissent et vibrent à volonté. Gabriel Axel s’est emparé d’une nouvelle de Karen Blixen et s’en est enchanté. On prend possession de son Festin de Babette et l’on s’en enchante…
Dans la droite ligne de Renoir, Gabriel Axel va au-delà du spectacle de la seule volupté…
La légèreté de l’être nous disent Gabriel Axel et Karen Blixen, c’est l’art. L’art pur, c’est-à-dire gratuit. L’art pour l’art, mais surtout l’art généreux. L’art qui s’offre, se donne sans contrepartie, pour le plaisir et la joie…
Le Festin de Babette est un film simple sans effets, sans affectation. On ne peut pas le voir sans la tentation ou la jouissance de l’effusion. »
Françoise Audé – Positif n° 326 – Avril 1988
« C’est donc sur tous les plans une réussite absolue, non seulement parce que l’histoire est belle mais parce qu’elle prouve que par des actes simples, humbles même, les esprits peuvent se libérer et les cœurs s’épancher davantage. On entre dans une vraie communion dont la gratuité est la clé de voûte…
C’est d’autre part une célébration du don de soi et du bonheur de vivre qui réunit en un festin somptueux tous les sens en un grand moment de plaisir et de volupté. »
abarguillet · 07 juillet 2012 – “Sens critique”
Le menu
Plats
- Soupe de tortue géante
- Blinis Demidoff (blinis au caviar et à la crème)
- Cailles en sarcophage au foie gras et sauce aux truffes
- Salade d’endives aux noix
- Fromages
- savarin et salade de fruits glacés
- Fruits frais (raisins, figues, ananas…)
Vins
- Xérès amontillado avec la soupe
- Champagne Veuve Clicquot 1860, accompagne les blinis
- Clos de Vougeot 1845 avec cailles et fromages
- Fine Champagne
Eau avec les fruits
Café accompagné de baba au rhum
Fiche technique
- Titre français : Le Festin de Babette
- Titre original : Babettes Gæstebud
- Réalisation : Gabriel Axel
- Scénario et dialogues : Gabriel Axel, d’après une nouvelle de Karen Blixen
- Production : Just Betzer et Bo Christensen
- Musique : Per Nørgård
- Photographie : Henning Kristiansen
- Montage : Finn Henriksen
- Durée : 102 minutes
- Date de sortie : 1987 (Danemark), 23 mars 1988 (France)
- Film danois
- Genre : comédie dramatique
Distribution
- Stephane Audran : Babette Hersant
- Bodil Kjer : Filippa
- Birgitte Federspiel : Martina
- Jarl Kulle : le général Lorens Löwenhielm
- Jean-Philippe Lafont : Achille Papin
- Gudmar Wivesson : Lorens Löwenhielm (jeune)
- Ghita Nørby : la narratrice
- Erik Petersen : Erik, le jeune garçon qui sert le festin
- Ebbe Rode : Christopher « alléluia ! »
- Gert Bastian : l’homme pauvre
- Viggo Bentzon : un pêcheur sur le bateau
- Hanne Stensgaard : Filippa (jeune)
- Vibeke Hastrup : Martina (jeune)
- Therese Hojgaard Christensen : Martha
- Pouel Kern : le ministre
- Cay Kristiansen : Poul
- Lars Lohmann : un pêcheur
- Tina Miehe-Renard : la femme de Löhenhielm
- Bibi Andersson : une dame de la cour suédoise
- Asta Esper Andersen : Anna
- Thomas Antoni : le lieutenant suédois
- Lisbeth Movin : la veuve
- Finn Nielsen : Kobmand
- Holger Perfort : Karlsen
- Else Petersen : Solveig
- Bendt Rothe : le vieux Nielsen
- Preben Lerdorff Rye : le capitaine
- Axel Strøbye : l’entraîneur
- Ebba With : la tante de Löwenhielm
- Tina Kiberg : Filippa (voix chantée)
Récompenses
Oscar du meilleur film en langue étrangère à la 60e cérémonie des Oscars en 1988.
- Nommé au Grand Prix de l’Union de la critique de cinéma en 1989.
- Nommé pour le César du meilleur film de l’Europe communautaire à la 14e cérémonie des Césars en 1989.
- Nommé dans la sélection Un certain regard du Festival de Cannes 1987[2].
Bibliographie
- Karen Blixen, « Anecdotes du destin », in: Les contes, [Paris] : Gallimard, 2007, collection Quarto, (ISBN 978-2-07-078235-2)